Canalblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

à tout de suite

18 mars 2012

me revoilà :

Ah, quelle noblesse
que cette libre vacuité,
où l'amour abandonne amoureusement tout le reste
et ne cherche rien hors de Lui même,
puisque dans sa pure Unité,
il enclôt l'éternité bienheureuse.

Hadewijch d'Anvers mystique et poétesse flamande  du XIIIe siècle

Publicité
Publicité
4 mars 2012

Sourire pour ma petite soeur C.

Je vis toujours au présent. L'avenir je ne le connais pas. Le passé je ne l'ai plus. L'un me pèse comme la possibilité de tout, l'autre comme la réalité de rien. Je n'ai ni espoirs ni regrets. Sachant ce que ma vie a été jusqu'à maintenant- c'est à dire, si souvent et si largement, le contraire de ce que j'aurai voulu-, que puis-je prévoir de ma vie future, sinon qu'elle sera ce que je ne prévois pas, ce que je ne souhaite pas, et qu'elle m'arrivera du dehors, parfois même par le jeu de ma propre volonté ? Rien non plus dans mon passé que je puisse me remémorer avec l'inutile désir de le revivre. Je n'ai jamais été que la trace et le simulacre de moi-même. Même la sensation des moments enfuis n'éveillent en moi aucune nostalgie : ce qu'on éprouve exige le moment présent ; celui-ci une fois passé, la page est tournée et l'histoire continue, mais pas le texte.

Ombre obscure et fugitive d'un arbre citadin, son léger de l'eau tombant dans un bassin plaintif, vert du gazon régulier - jardin public dans le semi crépuscule -, vous êtes en ce moment l'univers entier pour moi, car vous êtes le contenu plein et entier de ma sensation consciente.

.....

Fernando PESSOA. Poème 100. Le livre de l'intranquillité.

4 mars 2012

Clin d'oeil pour ma petite soeur C.

Vivre, c'est être un autre. Et sentir n'est pas possible si l'on sent aujourd'hui comme l'on a senti hier : sentir aujourd'hui la même chose qu'hier, cela n'est pas sentir- c'est se souvenir aujourd'hui de ce qu'on a ressenti hier, c'est être aujourd'hui le vivant cadavre de ce que fut hier la vie, désormais perdue.

Tout effacer sur le tabeau, du jour au lendemain, se retrouver neuf à chaque aurore, dans une revirginité perpétuelle de l'émotion- voila, et voila seulement ce qu'il vaut la peine d'être, ou d'avoir, peut être ou avoir ce qu'imparfaitement nous sommes.

.....

Ce qui a été, demain sera autre, et ce que je verrai sera vu par des yeux recomposés, emplit d'une vision nouvelle.

.....

Fernando PESSOA. Poème 94. Le livre de l'intranquillité.

10 janvier 2012

...youpi...

Toute relation doit s'établir de "coeur à coeur".
L'image serait celle d'un compas dont l'une des pointes est au centre de son coeur et l'autre  pointe au centre du coeur de l'autre.
Le compas étant aussi un instrument de mesure, il nous indique  que l'on mesure ainsi  la distance du coeur de l'autre au sien.
Nous pouvons dire que l'on relie les coeurs sans nier la distance, donc en la reconnaissant.
Reconnaître la distance implique la connaître et donc la savoir.
Il va de soi que ce faisant l'on refuse la fusion, l'on accepte la distance et on la maintient.
La distance entre l'autre et soi est spatiale et temporelle. Elle est très relative. L'on est souvent à des lieues de la personne assise à coté de soi dans le bus et l'on se sent très proche d'un auteur étranger mort depuis un siècle.....
Accepter la distance c'est aussi accepter le temporaire et l'inachevé. L'on gagne ainsi en dynamisme, en construction, progression, vie. L'achevé et le définitif étant synonyme de fin, mort, stagnation, ...... 

10 janvier 2012

...mon Kiki...

Moi, mon identité me situe hors de l'altérité, dans la manière du Même. « L'unité du « je pense » est la forme ultime de l'esprit comme savoir »(Lévinas).
Tout est ici, tout m'appartient sans limite, je peux tout saisir, tout comprendre dans une immanence absolue : "La possibilité de posséder, c'est- à-dire de suspendre l'altérité même de ce qui n'est autre que de prime abord et autre par rapport à moi est la manière du Même" (Lévinas).
Comment le sujet qui transforme toute altérité en soi-même peut- il accéder à un autre sujet qui n'est pas lui-même ?
Cela est-il possible, nécessaire, envisageable ?
Tout autre n'est-il pas objet à comprendre, à saisir, à posséder jusqu'au meurtre, dans l'horizon d'une compréhension universelle ?
Dans ce monde du Même, le Même est en relation avec l'Autre sans être déterminé par lui. L'autre est un objet, un thème,  réductible à ma pensée. Je m'en sers pour m'enfermer dans mon égoïsme. Toute donation de sens vient de moi comme centre. L'autre n'est qu'un miroir où je puise un reflet de moi. Je n'apprends que ce que je sais déjà. Il est sa propre mesure.  Il est centre. J'aliène l'autre à moi.
 
Selon Lévinas :« C'est la fin de la pensée solitaire ou intérieure, déjà Désir »
 « L'être ne serait pas la construction  d'un sujet connaissant. L'être ne viendrait pas de la connaissance...L'être signifierait à partir de l'un-pour-l'autre »
 Levinas prend chez Descartes cette idée de l'infini qui fait éclater l'ontologie pour introduire une relation métaphysique. « La notion cartésienne de l'idée de l'Infini désigne une relation avec un être qui conserve son extériorité totale par rapport à celui qui le pense...l'infini dans le fini s'accomplit comme désir. »
 Pour le moi, être, c'est la jouissance qui est l'égoïsme....
« Le moi que dans la jouissance nous avons vu surgir comme être séparé ayant, à part, en soi, le centre autour duquel son existence gravite se confirme dans sa singularité en se vidant de cette gravitation, qui n'en finit pas de se vider et qui se confirme précisément dans cet incessant effort de se vider. On appelle cela bonté »
« Dans la patience, la volonté perce la croûte de son égoïsme et déplace le centre de sa gravité hors d'elle pour vouloir comme Désir et bonté que rien ne limite »
« Être pour Autrui, c'est être bon,  c'est lui donner le pain de sa bouche"

Publicité
Publicité
10 janvier 2012

Et c'est reparti...

Entrer en relation, c’est habiter les jeux sociaux de place par l’attribution d’un statut, d’un rôle, mais aussi en y impliquant sa personnalité propre de sujet singulier.


La distance idéale de quelque nature qu'elle soit, change constamment, en raison des gens en présence, de l'heure, du lieu, du temps, de l'humeur, de la disponibilité... Aucun "espace" idéal ne peut exister. Il faut le créer !
il est essentiel de trouver une juste répartition du temps relationnel entre ses diverses relations, afin de préserver au mieux celles-ci tout en leur donnant la plus juste attention pour soi-même et les autres. De plus, il est essentiel pour chaque relation de trouver une distance relationnelle qui lui convienne. On ne passerait pas plus d'un temps limite avec certains de nos amis, tout comme il est impossible de nourrir une vie conjugale sans passer un miminim de temps ensemble. Nos relations demandent du temps, et notre temps est limité.


Dans une société toujours plus pressée, il n'est pas aisé de répartir notre temps entre les diverses relations. De plus, entre le social et l'intime, les tabous religieux ont fait le vide relationnel ; soit on se connaît peu ou on partage une amitié distante, soit on développe une relation complexe. Les relations en deviennent fusionnelles, tant elles impliquent l'intimité relationnelle.


Echapper à la totalité, c'est avoir son temps qui est distinct du temps historique. C'est le temps du secret de l'intériorité. Cette intériorité est séparation. Se maintenir seul dans l'existence dans une égoïté présente. Autonome, séparé, le sujet chez soi n'a pas besoin de l'autre. Dans un sens, il ne manque de rien. Il faut un être séparé qui puisse choisir de répondre à un appel qui me précède. Ainsi, l'entrée en  relation peut être envisagée.
 

31 décembre 2011

sur le chemin de crètes : un sommet

Krishnamurti :
"Lorsqu'on aime il faut être libre, non seulement de l'autre personne, mais par rapport à soi. Le fait d'appartenir à quelqu'un, d’être nourri psychologiquement par cette personne, cet état de dépendance, comporte toujours de l'inquiétude, des craintes, de la jalousie, un sens de culpabilité. La peur exclut l’amour. Un état douloureux, sentimental au émotionnel, le plaisir et le désir n'ont rien de commun avec lui. L'amour n’est pas un produit de la pensée. La pensée, étant le passé, ne peut pas le cultiver. L'amour ne peut pas être enclos dans le champ de la jalousie. La jalousie est le passé et l'amour le présent actif. Les mots « j’aimerai », ou « J'ai aimé » n'ont pas de sens. Si l'on sait ce qu’est aimer, on n'est tributaire de personne. L'amour n’obéît pas. Il est en dehors des notions de respect ou de familiarité.L'amour ne comporte ni devoir ni responsabilité.

Lorsqu'on perd un être aimé, on verse des larmes, Sont-elles pour vous, ou pour ta personne qui vient de mourir ? Pleurez-vous pour vous-même ou pour quelqu’un ? Si L’on pleure parce qu’on se prend en pitié, ces larmes, versées sur soi, n'ont aucun sens. Si l'on pleure parce qu'on est privé d'une personne en qui l'on a placé beaucoup d'affection, c'est que ce n'était pas de l'affection. C'est pour vous que vous pleurez, car vous vous prenez en pitié, et cette pitié vous endurcit, vous replie sur vous-même, vous rend terne et stupide. Pleurer sur soi, est-ce de l'amour ?
Vous verrez que la peur n'est pas l'amour, que la jalousie n'est pas l'amour, que la possession et la domination ne sont pas 1’amour, que la responsabilité et 1e devoir ne sont pas l'amour, que se prendre en pitié n’est pas l’amour, que la grande souffrance de n’être pas aimé n'est pas l'amour.

Sans amour la vie quotidienne n'a aucun sens. Et il ne peut exister d'amour sans beauté. La beauté n'est pas dans ce que l'on voit : elle n’est pas celle dont on dit : C'est un bel arbre, un beau tableau, un bel édifice, une belle femme. i Il n'y a de beauté que lorsque le cœur et l'esprit savent ce qu'est !’amour.

Ne pas connaître une passion sans motif, une passion non engagée, et qui ne soit pas d'ordre sensuel, c'est ne pas savoir ce qu’est l'amour, car l'amour ne peut prendre naissance que dans un total abandon de soi.
Rencontrer l’amour sans l'avoir cherché est la seule façon de te trouver ; le rencontrer sans s'y attendre, non en tant que résultat d'efforts, ni parce que l'on a acquis de l'expérience. Un tel amour n'est pas tributaire du temps, il est à la fois personnel et impersonnel, il s'adresse à la fois à l’individu et au nombre.
L'amour est toujours neuf, frais, vivant. Il n'a pas d’hier et pas de demain. Il est au-delà des mêlées qu'engendre la pensée. Seul l'esprit innocent sait ce qu'est l'amour et un esprit innocent peut vivre dans ce monde qui n’est pas innocent. Cette chose extraordinaire que l’homme a toujours cherchée, par le sacrifice, l’adoration, les rapports sexuels, par des plaisirs et des peines de toutes sortes, ne peut-être trouvé que lorsque la pensée, se comprenant elle-même, arrive à sa fin naturelle. Alors l’amour n'a pas d’opposé, alors l’amour n’a pas de conflit.


Vous vous demandez peut-être : si je trouve un pareil amour, qu’adviendra-t-il de ma femme, de mon mari,  de mes enfants, de ma famille, il leur faut une certaine sécurité. Si vous vous interrogez de la sorte, c’est que vous ne vous êtes jamais trouvés au-delà du champ de la pensée, au-delà du champ de la conscience Si vous vous y trouviez une seule fois, vous ne poseriez pas de telles questions, car vous sauriez ce qu'est l'amour, en lequel il n'y a pas de pensée, donc pas de temps. Aller au-delà de la pensée et du temps, ce qui veut dire au-delà de la douleur, c'est se rendre compte qu’il existe une autre dimension qui s'appelle l'amour. Ne sachant pas comment atteindre cette source extraordinaire, que faites-vous ? Rien, n'est-ce pas? Absolument rien. Dans ce cas vous voilà, intérieurement, complètement silencieux. Comprenez-vous ce que cela veut dire ? Cela veut dire que vous ne cherchez plus, que vous ne désirez plus, que vous ne poursuivez plus rien, bref qu'il n'y a plus de moi du tout. Alors l'amour est là".

Extraits

31 décembre 2011

...les alpages... les névés....

Pour communiquer il faut deux personnes conscientes d’elles-mêmes, il faut avoir quelque chose à se dire qui ait un réel intérêt. Il faut un je en face d’un tu, pour que soit tissé un véritable nous qui structure un véritable sentiment d’être-ensemble. L’être-avec de la confusion n’a rien à voir avec l’être-ensemble. Il n’y a pas de discussion possible entre des courants d’air ! Quand nous parlons de communication, il est entendu qu’il devrait être possible d’obtenir une relation personnelle, mais où serait la relation entre des outres pleines de vent d’altérité, gonflé de l’impersonnel quotidien ?


    Si donc je ne suis pas d’abord moi-même, mais que je suis plongé dans les autres, je ne peux pas être proche de qui que ce soit. L’existence authentique est nécessairement une reconquête de Soi en tant que Personne. Et la relation personnelle suppose la réciprocité de l’existence personnelle. Laisser le commun croître en nous et se faire envahissant, c’est se soumettre à une dépendance tyrannique, parce qu’elle est inaperçue. Le paradoxe, c’est que nous ne sommes pas alors plus proche des autres. Quand on se perd soi-même dans les autres, on devient insaisissable, infiniment lointain et autrui simultanément est perdu dans ce qu’il a d’original et d’expressément particulier.
    Pour qu’une authentique relation apparaisst, il est nécessaire que le sujet soit placé dans une position qui soit celle de la conscience personnelle.


    A vouloir ne chercher dans autrui que le respect de la seule différence, on creuse la séparation et on fragmente indéfiniment la relation, on déstructure toute unité. Pourquoi faudrait-il à ce point situer autrui dans l’altérité ? N’est-ce pas courir le risque de voir entre les hommes des abîmes de séparation qui n’existent que dans la pensée ? Dans la pensée fragmentaire. N’est-il pas possible que je retrouve l’autre en moi-même, en sorte qu’il ne puisse plus être radicalement autre, mais infiniment proche ? Le véritable nom d'autrui, n'est-ce pas le prochain?


    C’est un détour bien étrange que de vouloir fonder la morale sur l’altérité, sur la représentation de « l’autre en tant qu’autre ». Comme s’il étant possible, dans cette ek-stase infinie de la séparation de jamais rencontrer quelqu’un ! Il ne faut pas confondre l'unité et l'uniformité. La diversité ne contredit pas l'unité, mais lui donne sa richesse.

(avec l'aide de S. Carfantan)

31 décembre 2011

ah ! les cimes...

L’amour véritable est union et émerveillement, joie du don et de la présence.
Le désir ne cesse de demander, l’amour ne cesse de se répandre. 

L’amour ne saurait être un marchandage avec l’autre afin de lui soutirer de l’affection. C’est pourquoi l’amour peut laisser libre, entourer de soin, aider. L’amour ouvre les yeux, permet de comprendre au lieu de juger. Il révèle en l’autre ce qu’il a de meilleur. Mieux : quand on aime « l’autre » disparaît, il s'efface au sens de la dualité conflictuelle, du face à face. L’amour met l’unité là où d’ordinaire règne la dualité, il nous fait traverser la souffrance de la séparation en donnant l’unité du sentiment.

La relation juste suppose pourtant une conscience exacte de la solitude de toute conscience, la conscience mûrie de la solitude intérieure, qui seule peut donner naissance à une relation élevée. La relation juste n’est pas le conflit, qui est l’échec de la relation, la relation bloquée sur le plan de l’affrontement. Ce n’est pas non plus une fusion dans les autres. La relation est personnelle et ce sommet de la relation personnelle, dans le champ de la dualité, de la différence, nous l’avons rencontré dans l’amitié. L’amour fonde la relation sur l’unité, il porte la relation à son point le plus élevé parce qu’il est l’expression du principe du don et d’un don qui n’est pas purement formel ou moral, mais repose sur l’épanchement du cœur.

La relation, en un sens, est toujours par avance présente. Nous vivons en relation. La relation n’a pas à être créée, elle a surtout à être vécue et surtout ne pas à être rompue. Il est suffisamment clair que notre vie en relation est insuffisante, tant que demeure le malaise de l’absence de communication.
Sur le chemin de la relation juste, nous avons à retrouver la chaleur de la relation et à désapprendre les processus qui détruisent la relation.

"Nous ne pouvons comprendre cette relation que si nous sommes capables d’être attentif tout en étant passif, C’est alors, dans cette attention passive, dans cet éveil que naît la compréhension" Krishnamurti 

avec l'aide de S. Carfantan

28 décembre 2011

ça aussi idem

Faits remarquables,
- l'espace a la propriété de contenir le réel selon trois axes que nous distinguons a priori, trois directions privilégiées qui permettent de spécifier les dimensions volumiques ; tous les êtres d'ailleurs, reconnaissent, à leur manière, ce que nous appelons la longueur, la largeur et la hauteur,
- les repères temporels sont appréhendés grâce à des facultés qui permettent à tout être, plus exactement à l’entité créatrice qui anime tout être, d'estimer des entre-deux non spatiaux : les durées,
et ce, suivant des processus innés, ou innés et conscients chez l'homme,
- en outre, l'espace et le temps ne comportent aucune discontinuité.

Nous les "fragmentons" néanmoins, en évoluant dans l’espace.

Le temps est caractérisé par des durées et les durées sont des entre-deux non spatiaux, des intervalles qui ne sont pas de l’espace, des intervalles qui sont donc d'ordre transcendant.
Le temps demeure une potentialité éternellement disponible en tout point de l'univers,
et il n'y a aucune différence d’ordre, aucune différence de nature entre les durées, en particulier celles qui ponctuent la vie intérieure (spirituelle) des êtres, notamment de l'homme.

De ce fait il n'y a pas jaillissements des durées mais "implications" de durées dans les états du réel.

Pour l'admettre encore faut-il dépasser les attendus qui associent le temps à l'espace avec le concept d'espace-temps car ces attendus taisent des processus essentiels : la reconnaissance et l’interprétation.

 Considérons le moment présent, cet instant qui n'a point de durée puisque dès que nous tentons de le "saisir", il est déjà passé :
".... l’instant semble désigner quelque chose comme le point de départ d’un changement dans l’un ou l’autre sens. En effet, ce n’est certes pas à partir du repos encore au repos que s’effectue le changement ; ce n’est pas non plus à partir du mouvement encore en mouvement que s’effectue le changement. Mais l’instant, qu’on ne peut situer, est sis entre le mouvement et le repos, parce qu’il ne se trouve dans aucun laps de temps. Et tout naturellement, c’est bien vers l’instant et à partir de l’instant que ce qui est en mouvement change d’état pour se mettre au repos, et que ce qui est au repos change son état pour se mettre en mouvement." (cf. Platon – Parménide – 156e).

Exprimé différemment, l'instant apparaît comme un éternel présent qui paradoxalement sépare et unit le "temps passé" et le "temps futur" avec la propriété remarquable d'être toujours le même dans sa nature et sa signification, et ce, bien qu'il participe de contextes spatio-temporels différents.
L'instant présent permet donc de diviser les actualisations du temps, mais, lui-même,  n'est pas divisible. Les instants ne sont pas affectés par les contraintes de la relativité, et ne peuvent être rassemblés bout à bout pour former des laps de temps puisqu'ils n'ont pas de durée (sinon en eux, se mêleraient passé et futur).

En cela, l’instant est une référence absolue.

L'analyse du moment présent par saint Augustin : "Je sais qu'il n'y aurait ni, si rien ne se passait, temps passé, ni, si rien n'advenait, temps futur, ni, si rien n'existait, temps présent, ...  Quant à un présent, toujours présent, qui ne s'en aille point en un passé, ce ne serait plus du temps, ce serait l'éternité. Si donc le présent, pour être du temps, ne devient présent qu'à cause qu'il s'en va en un passé, quel mode d'être lui attribuer, sa raison d'être étant qu'il cessera d'être, si bien que nous attribuons vraiment un être au temps qu'à cause qu'il tend à n'être pas" (cf. Confessions - Livre XI, 14).

Ainsi, le moment présent (l’instant) représentatif de l’éternité, se révèle omniprésent, impliqué en tout être.
( merci à Serge Carfantan prof de philosophie)

Publicité
Publicité
1 2 > >>
à tout de suite
Publicité
Archives
Publicité